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Lieu historique national du Canada du Banc-de-Pêche-de-Paspébiac
Lieu historique national du Canada du Banc-de-Pêche-de-Paspébiac
17 octobre 2021

Le banc de Paspébiac a été désigné lieu historique national du Canada le 17 octobre 2001.

 

Texte de la plaque

Le banc de Paspébiac est un haut lieu de l’histoire des pêcheries du golfe du Saint-Laurent et le symbole d’une grande époque de la pêche côtière dans l’Est du Canada. Siège de sociétés exportatrices de morue séchée, dont la puissante compagnie de Charles Robin, originaire de Jersey, ce site rappelle l’importance du contrôle des pêcheries gaspésiennes exercé par les marchands anglo-normands à partir de 1766. Dès lors, et pendant plus de 150 ans, le dur labeur des travailleurs de la mer fut régi par les pratiques commerciales contraignantes des compagnies morutières qui marquèrent la société et l’économie de la région.

 

Description du lieu patrimonial

Le lieu historique national du Canada du Banc-de-Pêche-de-Paspébiac est un élément de paysage de la pêche côtière comprenant dix bâtiments sur la soixantaine autrefois érigés sur un banc de sable entourant un barachois (lagune) à Paspébiac, dans la péninsule gaspésienne, au Québec. Les bâtiments témoignent d’un langage simple et connu dérivé de la tradition de la Nouvelle-Angleterre. Le lieu est associé à la pêche côtière telle que pratiquée dans la région pendant plus de 150 ans. La désignation vise le paysage lui-même, ainsi que les bâtiments de pêche et les structures associées aux opérations de pêche.

 

Valeur patrimoniale

Le banc de pêche de Paspébiac a été désigné lieu historique national du Canada en 2001 pour les raisons suivantes : il est un éloquent témoin de la pêche commerciale à la morue pratiquée dans le golfe du Saint-Laurent, elle-même un élément important de l’histoire de la pêche côtière dans l’Est du Canada; la diversité, les dimensions et l’intégrité des bâtiments qui le composent montrent bien son importance sociale et économique et témoignent de l’évolution de la pêche commerciale au cours d’une période qui s’étend sur plus de 150 ans.

La valeur patrimoniale du lieu historique national du Canada du Banc-de-Pêche-de-Paspébiac réside dans son association avec la pêche côtière, comme en témoignent son emplacement, les structures et bâtiments qui le composent. La plupart des bâtiments qui ont survécu datent du XIXe siècle et sont associés aux ensembles architecturaux de deux entreprises qui ont été les acteurs les plus puissants d’une industrie fortement monopolisée. Le complexe de plus grande envergure a été construit par la Charles Robin and Co. fondée en 1766, aussi appelée Robin, Pipon and Co., ou C. Robin and Co. Ltd., et dont les activités se sont poursuivies au XXe siècle sous la raison sociale Charles Robin-Collas Co. Ltd. Le deuxième complexe, de moindre envergure, était le siège de l’entreprise Le Boutillier Brothers, établie en 1838. En 1964, un incendie a détruit la plupart des bâtiments qui formaient les ensembles architecturaux originaux, n’épargnant que la poudrière et sept des bâtiments érigés par Charles Robin and Co. et trois des bâtiments construits par Le Boutillier Brothers. Quatre des bâtiments font d’ailleurs l’objet d’une commémoration distincte à titre de lieu historique national du Canada des Bâtiments-de-Paspébiac.

 

Éléments caractéristiques

Les principaux éléments qui contribuent à la valeur patrimoniale du lieu comprennent : l’emplacement dans la baie des Chaleurs, dans la péninsule gaspésienne, au Québec; la topographie naturelle du lieu, qui forme une lagune délimitée par un long barachois s’allongeant dans la baie des Chaleurs et un banc de sable de forme triangulaire; l’emplacement des bâtiments associés construits dans la partie occidentale du triangle formé par le banc de sable, directement en face du village de Paspébiac; la volumétrie variable des bâtiments de hauteur et d’amplitude variées, la grande variété des matériaux de construction originaux, les signes de la diversité du savoir-faire des ouvriers et des technologies de construction utilisées; la relation spatiale entre les bâtiments; l’entrepôt Le Boutillier avec sa volumétrie imposante, de cinq étages et demi, son tracé rectangulaire, son toit à forte inclinaison aux avant-toits évasés, et l’articulation équilibrée de ses ouvertures, son extérieur relativement exempt d’embellissements hormis une fenêtre en oeil-de-boeuf, ses détails utilitaires comme l’utilisation d’une moulure simple et plate sur le pourtour des ouvertures, la présence de grandes portes de chargement sur la façade et l’utilisation de matériaux simples, comme le bois de charpente équarri, des fenêtres à carreaux, un revêtement en bardeaux de bois et du métal ondulé, et les détails de l’aménagement intérieur original, comme le large couloir central du rez-de-chaussée et ses grands espaces intérieurs séparés en plusieurs étages par des charpentes de bois, les traces de son installation originale sur un quai et son emplacement actuel, du côté de la mer dans le complexe Le Boutillier, tout près de la passerelle menant à la terre ferme; l’office avec son volume rectangulaire d’un étage et demi sous un toit à deux versants à forte pente, sa conception fonctionnelle, ses larges fenêtres rectangulaires et ses portes surélevées permettant d’accéder au bâtiment à partir d’un porche élevé, son parement en crépi strié et son toit recouvert de bardeaux, sa construction avec parois à remplissage de briques et son emplacement dans le complexe Le Boutillier, où il avoisine la passerelle menant à la terre ferme; le hangar Le Boutillier, caractérisé par son importante masse rectangulaire d’un étage et demi sous un toit pentu à deux versants, l’articulation équilibrée de ses fenêtres, lesquelles sont disposées deux par deux de part et d’autre d’une porte de chargement centrale, ses matériaux utilitaires simples, comme les fenêtres à guillotine 12 sur 12, le parement de bardeaux des murs extérieurs et la toiture en tôle ondulée, son ossature de bois et son emplacement dans le complexe Le Boutillier, où il avoisine la passerelle menant à la terre ferme; la poudrière, avec son faible volume et sa masse carrée sous un toit à deux versants à forte pente, aux avant-toits évasés, les détails raffinés de style néogothique, comme l’arche en accolade pointue, l’ovale, les faîteaux et la pierre de date; l’exécution soignée et les matériaux raffinés, notamment la façade en pierre de taille, les élévations latérales en moellons bruts, les faîteaux sculptés, l’ovale et la porte en fonte, ses murs de pierre massifs et son emplacement dans un endroit isolé; la perspective que les bâtiments offrent entre eux et par rapport aux autres bâtiments situés sur le banc de pêche de Paspébiac et le panorama qu’ils offrent de la baie, vers la mer, ainsi que de la passerelle et du barachois (lagune), vers la terre ferme; les vestiges archéologiques témoignant de l’existence de structures antérieures, de leur emplacement, de leur forme et des matériaux qui les composaient, ainsi que les activités de pêche pratiquées à cet endroit; la présence de quais, de rampes et d’autres structures et vestiges associés à la pêche commerciale et à la vie maritime.