Voici comment un ancien travailleur décrivait les différentes qualités de morue séchée produites à Paspébiac:
“On poignait des brassées de morue sèche pis on mettait ça sur des planches. Il y avait des vieux qui connaissaient le poisson. Si elle était 2e classe, elle était 2e classe, si elle était trop salée, elle était trop salée. Il y avait 3-4 classes de poisson.
La première classe, ils la mettaient de côté, et d’autres la mettaient sur une balance et ils pesaient ça. Ils mettaient la bonne ensemble, la 2e ensemble, la 3e ensemble.
Il y en avait de la petite que l’on appelait “chaculot”. Elle était paquetée dans des boîtes à part. Après ça ils ont abandonné les boîtes pour mettre les chaculots dans des tonnes en bois de 248 lbs.
Il y avait des gars dans la tonne qui pognait les brassées de morue, ils paquetaient ça tout le tour de la tonne et sous ses pieds. C’était tout bardouésé tout le tour de la tonne. Ils en mettaient 4 ou 5 dans le milieu, sur le trou, et il continuait à bardouéser tout le tour de la tonne.
La moyenne et la grosse ils la mettaient dans les boîtes, parce qu’elle aurait pu casser en deux. Ils la bardouésaient pareil comme une maison, jusqu’à ce que la boîte soit pleine.
Au début, ils envoyaient toute la morue au Brésil.[…]
Il y avait une morue, elle était jaune pareille comme du fromage, pis pas trop salée. Ils l’appelaient la morue véreuse. C’était la meilleure morue, on mangeait ça crue avec du pain. Elle se vendait chère jusqu’à 0,58 cents la livre dans ce temps-là. Ils devaient la vendre au Brésil 2 à 3 fois plus chère.”