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Après un siècle de changements et de révolutions, comme ailleurs dans le monde à l’époque, les gens de Paspébiac subissent les affres de la révolution industrielle.

Pour retarder l’abolition de l’esclavage, les impérialistes adoptent divers subterfuges de servitudes salariées. L’industrie gaspésienne de la morue s’appuie sur un modèle qui exploite tout le monde, du berceau au tombeau. Le travail commence dès que les enfants peuvent prêter main forte à leurs parents et finit à la vieillesse quand les vieux parents aident les enfants.

Pour survivre, les familles aux nombreuses progénitures exigent que ces enfants aident les parents, les plus jeunes aidant la mère dans le séchage de la morue, le jardinage et le soin des plus petits de la maisonnée. Entre 9 et 14 ans, les garçons doivent sortir pêcher avec leur père ou commencer à travailler pour les compagnies comme moussaillons sur les graves, alors que les filles partent souvent comme domestiques aussi loin que Rimouski et même Montréal. Une réalité similaire s’applique aux jeunes Jersiais qui, avec un peu de chance, peuvent devenir apprentis dans les compagnies Robin.

L’histoire du Site est tissée des récits de ceux qui sont venus sur place pour se créer une nouvelle vie, comme tant d’autres réfugiés à travers le temps fuyant la pauvreté, les persécutions ou des crises économiques.

LES HOMMES, LES FEMMES ET LES ENFANTS ÉTAIENT EXPLOITÉS SANS RELÂCHE ET CRUELLEMENT. 

Ces pratiques émergentes permettent une certaine mobilité de la population et, de ce fait, offrent une main-d’œuvre bon marché plus abondante.

UN PROLÉTAIRE, ÇA SE REMPLACE! PARTOUT, LA COLÈRE GRONDE.

Et les Gaspésiens sont de leur temps. Par leurs activités, ils entretiennent des liens étroits avec l’étranger. Surtout l’Amérique latine et l’Europe. La période des révolutions civiles et industrielles et l’abolition de l’esclavage mènent tout droit à la Grande Déflation des années 1873-1896 qui les touche directement. La bourgeoisie protège ses acquis au détriment de la majorité, qui vit dans la pauvreté. De plus, l’Église canadienne-française collabore avec les exploiteurs. Dans la région, sur une population d’environ 40 000 personnes, près de 10 000 dépendent du système de pêcheur-client. La vulnérabilité de ces familles est extrême.

LES CONDITIONS SONT RÉUNIES POUR QUE ÇA ÉCLATE.

Les monopoles et le troc

Le troc est un système économique par lequel des biens ou des services sont échangés contre des biens ou des services, un systéme privilégié par les monopoles britanniques. L’argent est délibérément rare autour du monde à cette époque; voilà un moyen efficace de garder les travailleurs dépendants particulièrement populaire au sein de l’Empire britannique pour l’exploitation des riches ressources naturelles et humaines de ses colonies.

Les marchands anglo-normands embrassent avec enthousiasme et maintiennent longtemps ce système de troc qui devient vite la norme dans l’industrie de la pêche en Gaspésie : les pêcheurs contractent une importante dette pour les biens de consommation que les compagnies

rendent disponibles pendant les longs mois d’hiver (les besoins de base tels que nourriture et vêtements) et au printemps pour les agrès de pêches permettant de recommencer la saison.

Les pêcheurs étaient confrontés à de multiples niveaux de contrôles de ces monopoles où les compagnies avaient les droits exclusifs dans certains secteurs commerciaux comme la nourriture, et la gestion des commerces de biens essentiels à la population locale.

LA CLASSE OUVRIÈRE ÉMERGENTE DEMEURE ENDETTÉE, DÉPENDANTE ET PAUVRE.

Pour survivre, les Gaspésiens deviennent bucherons tout en continuant à pêcher. Malgré la volonté du clergé de promouvoir l’agriculture, rien n’y fait. La rigueur du climat et la pauvreté du sol découragent la plupart d’entre eux.

LE PEUPLE ET LES RESSOURCES RESTENT FRAGILES ET SUREXPLOITÉS. 

EST-CE QUE ÇA CONTINUERA JUSQU’À L’EXTINCTION DE L’HOLOCÈNE (SIXIÈME EXTINCTION)?