« George Fallu voit le jour à Jersey dans la paroisse Saint-Pierre, en 1809. […] George n’était âgé que de douze ans au décès de son père. Il reçut une solide formation de menuisier et de charpentier. Muni d’un imposant coffre d’outils, il s’embarque à Saint-Hélier au début du mois d’avril 1828. Âgé de 17 ans, il a signé un engagement comme charpentier naval auprès de la Charles Robin and Colas Company (CRC). Il note dans sa bible, en caractère jersiais: « ge à rive à paspebiac le 11 mai 1828 ».
Chantier naval des Robin
Paspébiac évoque la pêche à la morue. C’était aussi un chantier naval. On y effectue radoubs et carénages mais on construit aussi des bateaux. On construit les « sloops » utilisés par les pêcheurs formés en équipes de deux pêcheurs et plus. Le chantier bâtit de très grands bateaux, des deux et des trois mâts, des brigs (ou brik, diminutif de brigantine, voilier à deux mâts) et des barques (voilier à trois mâts). On met de deux à trois ans à construire ces grands voiliers.
Quelque 35 à 40 bateaux furent construits à Paspébiac par Charles Robin sur la centaine qu’il posséda. Le contremaître du chantier, entre 1825 et 1829, s’appelait James Day. On connaît le nom des navires lancés en 1828 et en 1829, navires en chantier lors du séjour de George Fallu : le P.R.C., un brig de 111 tonneaux, confié au patron Jean Le Bas et le Chagamau (sans doute un schooner) de 84 tonneaux, le patron étant Ed. Du Heaume.
Le séjour de George Fallu au chantier des Robin fut de courte durée. Bien avant la fin de son contrat, un an tout juste après son arrivée, il se fit conduire à Carleton et, de là, le 11 mai, M. Edemine Landry le mena à Dalhousie sur un pont de glace, avec un traîneau à cheval. […] C’est à Charlo (Nouveau-Brunswick) que George fait la connaissance des McIntyre et épouse Geneviève. De cette union naquirent douze enfants. »
Extrait d’un texte publié par M. Élie Fallu dans le Magazine Gaspésie. Pour consulter l’article en version intégrale: George Fallu, ce charpentier jersiais