L’étude de l’iconographie nous laisse penser qu’une ou plusieurs couleurs ont été utilisées autrefois sur les toitures. En 1868, le peintre John Philipp Ouless a ainsi représenté l’entrepôt LeBoutillier avec une toiture rouge pâle.
Au 20e siècle, les photographies noir et blanc montrent des écarts importants entre les toitures. Vers 1927, le Hangar LeBoutillier et l’Office semblent recouverts de bardeau de cèdre naturel. De légères variations dans la teinte sont observables à certains endroits en raison de l’exposition au soleil, au vent ou à la pluie. À l’inverse, l’entrepôt LeBoutillier montre une toiture foncée, totalement opaque, qui laisse croire qu’une peinture a été appliquée uniformément sur la surface.
En 1950, une photographie couleur datant de 1950 montre clairement un toit peint en rouge. De plus, deux bâtiments arborent également des toits plus foncés, proche du gris charbon. L’une d’elles montre également des marques de lessivage par la pluie qui s’avère plus claires que le reste de la toiture. Habituellement, c’est plutôt le phénomène inverse qui se produit. Les zones lessivées devenant plus foncées avec l’apparition de moisissures.
Pour toutes ces raisons, nous avons tendance à penser que les toitures ont déjà été peintes en noir ou en rouge. La fonction de la peinture étant d’abord de protéger le bois, il est logique que l’on ait ainsi pu peindre des éléments architecturaux qui subissent les assauts quotidiens de la pluie, du soleil et du vent. Dans la région, cette pratique est attestée au Parc national Forillon, où le toit d’une des maisons était autrefois peint de couleur noire. Il est fort possible que cette pratique découle de la technique d’imperméabilisation de la coque des bateaux de pêche.