Après plus de quatre ans de démarches, le site historique national de Paspébiac entamera cet été sa première phase de restauration. Ces travaux ciblent les installations les plus vulnérables, soit les portes de 10 bâtiments sur 11, le remplacement du revêtement de trois bâtiments et l’ajout d’un système d’alarme et de sécurité centralisé. Le coût des travaux est évalué à 1,5 million de dollars et sera financé par deux programmes d’aide des gouvernements provincial et fédéral. Des analyses d’experts ont été effectuées sur l’ensemble des bâtiments du site afin de déterminer les travaux à prioriser.
Comme la dernière restauration du site remonte à 2004, un bilan complet de l’état des installations était requis. Pour Louise Cyr, directrice du site, ce portrait global est rassurant quant à la pérennité du site. On est mieux équipés qu’avant
, mentionne Mme Cyr. Maintenant, on a un audit, on a des plans et devis pour faire la restauration présente et on a eu beaucoup de recherches qui ont été faites pour bien documenter l’histoire des bâtiments
, se réjouit la directrice du site.
Construit en 1861, l’entrepôt LeBoutillier fait partie des trois bâtiments qui profiteront d’un revêtement restauré. C’est d’ailleurs le plus grand bâtiment destiné à l’entreposage de poissons en Amérique du Nord.
Au total, une soixantaine de portes ancestrales en mauvais état vont être restaurées. Pour le conservateur du site, Jeannot Bourdages, l’état actuel des portes n’assure pas une sécurité étanche des lieux. « Ça pose un problème important de sécurité parce qu’on aurait pu entrer par effraction dans certains bâtiments. »
La direction du site historique national de Paspébiac estime être en mesure d’achever les travaux de cette première phase au printemps 2025. La deuxième phase comprendra entre autres la restauration de plusieurs fenêtres. Des infiltrations d’eau et de la moisissure dans certains bâtiments imposent la réalisation urgente de ces travaux. Louise Cyr croit pouvoir déposer la demande de financement de la phase deux cet été. L’idéal pour nous serait de la débuter dès l’été prochain, précise-t-elle.
Selon le conservateur du site, les méthodes de conservation de l’époque sont bien différentes de celles d’aujourd’hui. Il y a beaucoup d’écaillage au niveau du bardeau, explique M. Bourdages à titre d’illustration. On va utiliser de nouveaux produits de peinture pour le protéger, affirme-t-il en ajoutant qu’une imposante mise à jour est nécessaire en ce qui a trait aux revêtements des bâtisses. Maintenant, la conservation et la restauration d’édifices patrimoniaux sont effectuées de façon beaucoup plus précise et sont orientées vers la recherche historique. « On va plus lentement, mais on va avec davantage de profondeur. C’est d’aller chercher chacun des détails, qu’on sache exactement lesquelles sont des quincailleries d’origine », conclut Jeannot Bourdages.
Le site historique national de Paspébiac compte bien travailler de pair avec Parcs Canada et appliquer ses recommandations dans le but d’être un jour inscrit à la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Un reportage de Kevin Duquette-Goulet de ICI Gaspésie-Iles-de-la-Madeleine: https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2081043/site-historique-conservation-restauration